Vincent Claivaz, membre de la direction générale du Groupe Mutuel, en charge des assurances pour les entreprises, évoque quelques défis économiques, sa vision du digital et la force d’un réseau comme Valais Network.
Parmi les soutiens de notre réseau dès le départ, Vincent Claivaz et le Groupe Mutuel font partie des partenaires entreprises historiques de Valais Network. Nous les remercions encore infiniment pour la confiance accordée.
Quels sont vos défis en tant que dirigeant dans une grande entreprise ?
Actuellement c’est clairement le « people management ». C’est-à-dire la difficulté de recruter de nouveaux talents et de fidéliser les collaboratrices et collaborateurs. En plus d’une pénurie de main d’œuvre de plus en plus marquée, il y a aussi un changement de vision du travail, un changement de génération. Ce qui a évolué, c’est essentiellement le sentiment d’appartenance à l’entreprise, qui est, selon moi, moins fort. La carrière professionnelle, de manière générale, est plus considérés comme un vecteur que comme une finalité. C’est un immense changement mais cela ne signifie pas que cette nouvelle génération n’est pas engagée. Ils sont engagés différemment, avec des attentes différentes, et nous devons donc trouver de nouveaux moyens pour les motiver autrement.
Que signifie pour vous l’économie digitale, l’économie 5.0 ?
La digitalisation c’est une aide à l’activité habituelle qui doit nous permettre de faire d’autres activités à plus forte valeur ajoutée. Je suis cependant convaincu que la relation entre les gens ne pourra jamais être remplacée par le digital. Même pas par des intelligences artificielles.
Pour moi, le « phygital » constitue l’une des clefs d’avenir. Il faut bien doser le digital et les interactions physiques pour obtenir les meilleurs résultats.
La pandémie nous a aidé à accélérer le digital. C’est évident et c’est une très bonne chose. En revanche, cette crise nous a aussi montré combien il était important de rencontrer physiquement les gens. Je ne dis pas qu’il faut stopper la digitalisation, mais je pense que tout le monde n’est pas prêt à faire du digital pur et dur. Ceux qui, dans les services notamment, font de l’anglais et du digital, courent davantage le risque à un moment donné, , que, pour des raisons de coûts et salaires, leur emploi file à l’étranger.
Je ne dis pas qu’il faut devenir protectionniste, mais si on n’est pas capable d’amener de la valeur ajoutée, alors, le danger existe de tout perdre. Pour moi, la combinaison gagnante c’est le meilleur du digital et le meilleur des rencontres et des contacts humains. Dans le domaine de l’assurance et de l’assurance santé en particulier, les produits purement digitaux ont encore de la peine à séduire le plus grand nombre. Il faut profiter du meilleur des deux mondes.
Quelle est votre vision de l’économie en général dans 10 ans ?
10 ans, ça paraît très loin, mais finalement pas tellement. Dans 10 ans, on aura, je pense, une certaine forme de rééquilibrage. Les entreprises qui gagneront auront réussi à faire le virage du digital et de la numérisation, mais avec des équipes au top, qui apportent de la valeur ajoutée, des compétences et des conseils précieux. Les entreprises qui sont à quasiment 100% en home office commencent à revenir en arrière. Ça ne fonctionne pas toujours très bien. Si des robots, des algorithmes ou des AI répondent aux clients, le risque, selon moi, c’est de perdre ce lien qui fait, souvent, toute la différence, en particulier dans l’assurance santé, prévoyance et vie.
Pourquoi, finalement, soutenir Valais Network ?
Eh bien justement, car ce sont d’abord des gens qui se rencontrent lors d’évènements conviviaux et simples. Les racines de Valais Network sont en Valais, mais avec une ouverture sur Genève. Avec beaucoup de membres qui sont de jeunes entrepreneurs très actifs dans le monde digital, mais qui ressentent le besoin de se rencontrer et d’échanger dans des cadres très détendus.
Est-ce vous avez réalisé des affaires ou des partenariats grâce à Valais Network ?
Les affaires ne se font jamais par opportunisme. Il faut d’abord donner avant de recevoir. Il ne faut jamais calculer. Si on calcule, le business n’arrive jamais. Si on est trop intrusif, le business n’arrive jamais. Si on donne, si on écoute, si on est intéressé et que l’on comprend quels sont les besoins de l’autre, alors, je suis persuadé que le business arrive tout seul. Beaucoup de membres de Valais Network sont déjà clients au Groupe Mutuel et c’est donc aussi, d’une certaine manière, une forme de fidélisation et de renforcement des relations avec nos assurés. Et puis finalement, à chaque fois que l’on peut rencontrer nos clients en vrai, c’est toujours un avantage. Cette proximité, aller à la rencontre des clients, les écouter, leur proposer des solutions efficaces, c’est aussi une des très grandes forces du Groupe Mutuel.