Créé en 1991, l’Union des indépendants vise à défendre les intérêts des entreprises. Leur mission et claire : “permettre aux indépendants, chefs d’entreprises ainsi qu’aux professions libérales d’être les interlocuteurs et les acteurs incontournables du développement économique de notre canton”.
A la tête de la société West End Watch Co à Leytron, Jérôme Monnat s’engage avec conviction pour soutenir les indépendants en tant que président de l’UDI, aux côtés du secrétaire général Thomas Birbaum et d’un comité d’entrepreneurs engagés.
L’UDI est partenaire de Valais Network depuis cette année : nous les remercions infiniment pour leur soutien et leur travail en faveur indépendants de la région. Interview de Jérôme Monnat.
Quels sont les défis en tant qu’entrepreneur et à la tête d’une association d’entrepreneur-s ?
En tant qu’association regroupant des indépendants, nous sommes confrontés régulièrement aux difficultés que rencontrent nos membres dans l’exercice de leur activité professionnelle.
Actuellement le plus grand défi auquel font face nos membres est le recrutement de personnel qualifié. La pénurie de travailleurs frappe l’ensemble du canton. Celui-ci a un coût du travail élevé entre cotisations obligatoires et prévoyance. De plus notre canton se classe régulièrement en bas de classement pour la compétitivité économique, nos salaires sont plus bas que sur l’Arc lémanique. Cela, couplé à la concurrence des grandes entreprises industrielles et des collectivités publiques, rend extrêmement difficile le recrutement de personnel qualifié pour nos membres, aux moyens financiers plus limités.
Nous pouvons également citer la hausse brutale des coûts de l’énergie, qui prennent à la gorge nos membres requérant une grosse demande d’énergie pour leur activité professionnelle. Du côté des entrepreneurs travaillant en raison individuelle sans personnel, c’est la complexité bureaucratique qui est un défi. Entre prévoyance, fiscalité, comptabilité, assurances sociales, l’indépendant est souvent seul au front, en parallèle de son activité commerciale et acquisition de nouveaux clients. Nous rappelons que l’indépendant engage sa fortune personnelle. Des mauvaises affaires amènent inévitablement une saisie des biens personnels de l’indépendant. La charge de stress est donc importante.
L’économie 5.0, l’ère du digital, tout en plaçant l’environnement et la personne au centre de l’entreprise. Quelle signification pour vous ?
A l’heure où tout est accessible sur internet et à l’étranger, nos membres, indépendants ou petites sociétés, ont appris que seul le contact direct avec le client et l’expérience qualitative de l’entrepreneur et de ses collaborateurs permettent de faire perdurer l’activité commerciale.
La fidélisation de la clientèle et l’acquisition de nouveaux clients ne peut donc se faire que par la qualité du travail fourni. Le travailleur se retrouve donc au cœur du succès de l’entreprise, quelquefois même plus que le produit fourni.
Votre vision de l’économie dans 10 ans. Pouvez-vous nous citer 3 progrès à réaliser ?
L’Union des Indépendants a développé dans un Livre Blanc une vingtaine de mesures à appliquer dans les 10 prochaines années pour avoir un Valais prospère. Voici nos trois mesures principales :
- Nous constatons une multiplication de lois et ordonnances visant à légiférer chaque secteur économique. Environnement, territoire, droit du travail, chaque décision politique ou administrative freine l’activité entrepreneuriale et rajoute, souvent, un fonctionnaire pour contrôler le respect de la norme. La taille de l’Etat s’élargit et représente toujours un plus grand poids dans l’économie cantonale. Ainsi la richesse produite par l’économie privée finance le train de vie d’un Etat toujours plus gros. Nous voulons donc une réduction du poids de l’Etat sur l’économie privée.
- Les voies de communication seront cruciales pour le futur de l’économie. Qu’elles soient routières, ferroviaires ou numériques, la mobilité fait partie de l’économie de demain. Avec des touristes en visite en Valais, les déplacements des pendulaires en train, ou des travailleurs en télétravail dans nos vallées, nous devons investir dans une mobilité efficiente, fluide et connectée.
- Nous constatons une concurrence déloyale de la part d’entité semi-publique. Des entreprises avec un actionnariat en mains des collectivités publiques, au bénéfice de rentes de situation liées à un monopole, grossissent en rachetant d’autres entreprises privées. Elles se retrouvent ensuite en position de force fassent à des entreprises purement privées. Cette situation n’est pas tolérable et ces entreprises semi-publiques doivent arrêter leur concurrence déloyale face à nos PME locales.
Pourquoi soutenez-vous Valais Network ?
Valais Network offre une occasion unique de mettre en relation ses membres autour d’évènements enrichissants entre plusieurs cantons. L’union faisant la force, nous soutenons avec énergie cette initiative.
Est-ce que vous avez bénéficié de retombées grâce à Valais Network (par exemple, partenariats, élargissement du réseau ou encore des affaires) ?
L’action de l’UDI se porte sur le long terme. Nous avons eu l’occasion de diffuser nos idées au travers Valais Network, et sommes convaincus que ses membres sont sensibles à notre engagement en faveur des indépendants.
Par l’organisation de Valais Network, nous avons pu rencontrer de nombreux entrepreneurs dans chacun des évènements. Chaque rencontre enrichit notre réseau d’indépendants et nous permets de mieux comprendre les préoccupations auxquelles chaque secteur d’activité fait face. Un commerçant n’a pas les mêmes soucis qu’un industriel. Pouvoir mieux comprendre les défis auxquels chacun fait face nous permet de mieux défendre leurs intérêts. Les évènements de Valais Network nous offrent ces occasions.
Il s’agit d’un club de réseautage qui regroupe des profils entrepreneuriaux de qualité et dont l’ambiance des événements est informelle.