Interview avec Michaël Theus, fondateur de Theus Production

Theus Productions, fondée en avril 2021 à Genève, est une société de production audiovisuelle spécialisée dans la création de contenus percutants pour des clients privés et publics. Elle accompagne également des sociétés de production suisses et étrangères dans l’organisation de leurs tournages en Suisse, en coordonnant tout ou une partie de leurs projets. Grâce à son expertise et sa vision internationale, elle s’impose comme un acteur clé de l’audiovisuel suisse.

Michael Theus, fondateur de Theus Productions, revient sur les défis et opportunités liés à la conciliation entre innovation et respect des traditions dans l’audiovisuel.

Images prises lors de la FlashMob organisée par le festival Les Rencontres du 7ème Art à Lausanne, le 6 mars 2024

1. Quelle tradition ou valeur dans votre entreprise trouvez-vous essentielle, même aujourd’hui ?

Une de nos traditions c’est de faire du sur mesure. Nous ne sommes pas des industriels de l’image mais des artisans. Chaque projet est abordé comme une pièce unique avec une écoute attentive des besoins du client, une écriture précise. Nous livrons des vidéos qui sont faite pour toucher la cible définie avec le client.

2. Pourquoi est-ce parfois compliqué d’innover tout en gardant ses traditions ?

Innover tout en gardant ses traditions, c’est un défi quotidien. La pression des délais et des budgets pousse souvent à standardiser, mais ce n’est pas notre voie. Chez Theus Production, nos clients veulent se démarquer, ne pas faire comme les autres. Nous cherchons donc sans cesse des innovations, quel que soit le budget de nos clients. Si on accepte un projet, c’est qu’on sait qu’on peut vraiment y apporter quelque chose. Sinon, cela ne nous intéresse pas.

3. Comment faire pour innover sans perdre l’ADN de l’entreprise ? Avez-vous un exemple ?

En se demandant systématiquement : est-ce que cette innovation renforce notre capacité à raconter des histoires fortes et vraies ? Par exemple, l’usage du drone Inspire 3 et d’optiques cinéma nous permet de proposer une qualité d’image rarement atteinte dans les productions institutionnelles. C’est une innovation technologique au service de notre regard. Nous amenons les techniques et la qualité des films de cinéma au service de nos clients.

4. Quel rôle joue l’humain, à votre avis, dans cet équilibre entre tradition et nouveauté ?

Un rôle absolu. Chez Theus Productions, ce sont les gens qui créent les histoires et les images, pas les outils. L’écoute, la sensibilité, l’instinct d’un cadreur ou d’un monteur comptent autant que les machines qu’on utilise. Et c’est aussi une question de transmission. Chez nous, l’équipe va de 24 à 63 ans : les plus âgés partagent leur savoir-faire, les plus jeunes amènent un regard neuf. Ce mélange, c’est une vraie richesse.

5. Est-ce qu’une innovation récente a, selon vous, renforcé vos valeurs plutôt que de les remplacer ?

Oui, absolument. Le bien-être au travail et la santé mentale ne sont plus des sujets tabous, les entreprises commencent à les intégrer pleinement dans leur communication. Nous concevons aujourd’hui des vidéos qui accompagnent le changement, valorisent la marque employeur ou facilitent l’onboarding des nouveaux collaborateurs. Les entreprises ont compris que recruter un talent est coûteux et risqué, mais que le fidéliser l’est tout autant. Notre rôle, c’est de produire des vidéos qui ont un véritable impact, y compris financier. Ce qui nous motive, c’est d’avoir un effet concret et positif pour nos clients, bien au-delà de la simple “belle image”.

6. Et pour finir, en quoi les échanges ou le réseautage avec d’autres vous aident-ils à faire avancer vos idées ou projets ?

Avant de produire des vidéos pour aider les entreprises à communiquer, nous avons travaillé au cœur de différentes organisations. On connaît les rouages et les freins internes. Aujourd’hui, comme on n’est plus “à l’intérieur”, le réseautage prend tout son sens. Les échanges avec notre réseau, notamment via des événements comme Valais Network, nous permettent de rester connectés au terrain et d’alimenter nos idées avec des enjeux concrets.