Interview avec Simon Wiget, Directeur de Verbier tourisme

Située à 1 500 m d’altitude au cœur du Val de Bagnes, Verbier incarne l’alliance parfaite entre authenticité alpine et art de vivre contemporain.
Connue pour son domaine skiable d’exception et son énergie sportive, la station rayonne aussi l’été grâce à ses sentiers, ses panoramas et sa vitalité culturelle.
Verbier Tourisme célèbre cette harmonie entre nature, aventure et élégance, faisant de chaque séjour une expérience à la fois vivante et ressourçante.


1. Quelle tradition ou valeur dans votre entreprise trouvez-vous essentielle, même aujourd’hui ?

La proactivité est l’une des valeurs essentielles pour une entité telle que Verbier Tourisme.  

Entreprise de services, nous devons pouvoir bien comprendre les demandes de nos clients, idéalement les anticiper et si possible aller au-delà, ce qui nécessite d’être proactif avant, durant et après toute interaction avec nos eux, qu’ils soient privés, professionnels ou institutionnels. 

D’un point de vue plus technique, il est nécessaire d’être proactif pour rester attractif, surtout pour une destination de niveau mondiale dans un domaine qui se développe rapidement avec une intensité concurrentielle très forte. 

2. Pourquoi est-ce parfois compliqué d’innover tout en gardant ses traditions ?

Par nature, les traditions constituent une base relativement statique, alors que l’innovation est orientée vers le changement. Il est nécessaire de bien comprendre quels sont les aspects qu’on ne peut/doit pas changer, lesquels on peut faire évoluer et jusqu’où il est possible/souhaitable d’aller. C’est à la fois de la stratégie et de l’équilibre, d’autant que les traditions font souvent partie d’ingrédients dans les innovations, l’enjeu étant de les utiliser sans les dénaturer et avec respect. 

3. Comment faire pour innover sans perdre l’ADN de l’entreprise ? Avez-vous un exemple ?

Verbier Tourisme est issue des Sociétés de Développement dont elle constitue la partie opérationnelle, l’innovation est donc dans notre ADN. Le challenge est plus lié à l’évolution de nos missions, car les priorités évoluent et de nouveaux enjeux se présentent régulièrement. 

Le fait d’être passé d’un service principalement orienté B to C à un centre de compétences au service de la destination en est un exemple. Nous poursuivons nos missions initiales que sont l’accueil, l’information, l’animation et la promotion, mais nous avons ajouté de nouvelles prestations via les départements « coordination locale » et « développement de projets » qui ont été créées depuis 2020, dont une partie des prestations sont destinées aux acteurs locaux du tourisme et à la Commune. 

4. Quel rôle joue l’humain, à votre avis, dans cet équilibre entre tradition et nouveauté ?

Il est à la fois moteur et frein, tiraillé entre une forme d’immobilisme dictée par le respect des traditions et des routines (que chacun appréhende différemment) et l’envie / le besoin d’avancer. Les valeurs de consensus de notre pays induisent le besoin de convaincre la majorité pour évoluer, amenant une forme d’inertie, mais aussi de contrôle pour éviter l’emballement. Cet équilibre passe donc par un développement compris et accepté, ce qui nécessite de bien structurer les projets, permet de lever les freins et constitue un carburant grâce à l’implication motivée des parties prenantes. 

5. Est-ce qu’une innovation récente a, selon vous, renforcé vos valeurs plutôt que de les remplacer ?

Il est difficile de répondre à cette question, car la plupart des innovations qui touchent directement le domaine touristique peuvent avoir des impacts très nuancés selon la manière dont on les utilise. Par exemple, l’avènement du web 2.0 qui a permis de donner la parole aux consommateurs via les avis et les réseaux sociaux, ainsi que de favoriser le partage d’expérience, a contribué à renforcer mes valeurs de transversalité. Cependant, certaines dérives induites par cette technologie ont, quant à elles, plutôt eu tendance à ébranler ces mêmes valeurs. 

6. Et pour finir, en quoi les échanges ou le réseautage avec d’autres vous aident-ils à faire avancer vos idées ou projets ?

La co-construction est centrale dans l’innovation, tant pour générer des idées que pour les faire évoluer, les développer et les déployer. Je crois très fortement dans l’intelligence collective et le réseautage permet d’échanger avec des personnes qui sont généralement en-dehors de notre écosystème usuel et de prendre de la hauteur. En résumé, les échanges et le réseautage permettent de développer un modèle de pensée « out of the box » fondamental pour innover.